Coupés de nos moyens de communication les plus naturels
Dans un monde où tout s’accélère, où nous sommes constamment connectés aux outils technologiques et, par conséquent, sur-sollicités par la déferlante d’informations sur les réseaux sociaux, dans la publicité, sur les écrans de télévision, nous avons pris le pli de survoler ce qui nous entoure plutôt que de nous y plonger, en pleine conscience.
Perdus dans des pensées générées par cette surdose d’informations, nous avons peu à peu perdu l’habitude de porter notre attention sur nos sensations et nous nous sommes comme déconnectés de notre corps. Élevés selon le principe du penser et agir, nous nous sommes détachés des racines de base des fonctionnements psychiques et mentaux de tout être humain, la sensation et le sentiment.
Or être attentif à ce que nous percevons (nos sensations) et ce que nous ressentons (le sentiment qui en découle) sont deux préalables d’une qualité de communication avec soi-même et avec autrui.
Quand on sait qu’à peine 7% de la communication est verbale, il serait dommage de nous priver de la richesse des 93% du non verbal.
Identifier nos pollutions sensorielles
Lorsque nous sommes dans un état d’épuisement ou de nervosité, il est important d’observer ce qui agresse notre corps et le met dans un état de stress à travers nos organes sensoriels.
Interrogeons-nous donc sur notre rapport au bruit, au chaud, au froid, aux odeurs. Explorons notre quotidien, notre routine, quels sont les moments où nous nous sentons stressés, énervés ? Quelle est la source de ce stress ? Est-ce le bruit des enfants qui envahissent l’espace en rentrant de l’école ? Leurs chamailleries incessantes ? Leurs affaires disséminées en vrac dans le hall de la maison ou dans le salon ?
Analysons notre environnement professionnel et privé. De quoi nous entourons-nous ? Gardons-nous des objets cassés ? Des choses qui ne nous plaisent plus ? Chargés de souvenirs déplaisants ? Y-a-t’il assez de lumière naturelle dans la pièce où je travaille ? Suis-je installé confortablement sur ma chaise de bureau ?
Prêtons attention à la nourriture que nous ingurgitons, le décorum pour prendre nos repas. Est-que je goûte réellement le sandwich que je mange devant mon ordinateur ? Est-ce que je prends le temps pour un petit déjeuner ? Avec qui est-ce que je partage mes repas ?
Intéressons nous également au toucher … quels sont nos manques ou nos besoins dans ce domaine ? Est-ce que je reçois assez de caresses et de marques d’affections physiques ? Est-ce que j’ai l’opportunité d’en donner suffisamment ? Quand ai-je serré longuement une personne aimée dans les bras ? Par quel geste mon corps se sent-il agressé ou envahi ?
Discerner les pollutions sensorielles (celles qui agressent ou émoussent nos sens) qui nous sont propres nous permet d’identifier les sources de bien-être sensoriel dont nous avons réellement besoin (ce qui stimule ou aiguise nos sens).
Une boîte à outils pour entrer en contact avec la matière du monde
Un exercice intéressant est de faire la différence entre voir et regarder, entre entendre et écouter , entre goûter et ingurgiter, sentir et humer. Quand ai-je pris le temps pour la dernière fois de me connecter aux sensations pures ? Quand me suis-je autorisé à ressentir ce que ces sensations déclenchaient comme sentiment ou comme émotion tout à l’intérieur de moi ? Avec qui l’ai-je partagé ?
Ralentir le rythme lors d’une balade en forêt pour sentir les petits graviers du sentier crisser sous nos pieds. S’asseoir au bord d’un étang et regarder le soleil se coucher en temps réel. Ecouter les grenouilles qui coassent à qui mieux mieux. Croquer dans un Paris Brest tout frais, sentir le croquant de la pâte, le moelleux de la crème. Caresser longuement son chat, étendu sur le divan….
Si nous multiplions nos explorations sensorielles, nous allons petit à petit nous relier à notre bagage sensoriel, un panier digne de Mary Poppins, composé de nombreuses sensations positives enfouies dans notre mémoire, engrangées depuis le début de notre vie : moments harmonieux, atmosphères chaleureuses, souvenirs joyeux de l’enfance, paysages et lieux adorés, mets délicats préparés par une grand-mère …
Libérer le plein pouvoir de nos sens
En réveillant ces sensations agréables, en nous replaçant dans des situations similaires, nous allons nous réapproprier complètement la conscience de ce trésor inestimable.
Développer un sentiment de complétude plus grand vis à vis de la vie, relier le monde sensible au monde intelligible, doper notre mémoire, améliorer notre relation à autrui, libérer des hormones du plaisir, nous relaxer, nous protéger de l’épuisement, faire confiance à nos propres ressources … Tels sont quelque-uns des avantages que nous expérimentons si nous donnons la parole à nos sens.
Bel été rempli de divines sensations !
Laurence Bastin
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