JANE DELESPESSE
Incarner le spirituel, sacraliser la matière
Il est des êtres intemporels à qui on ne peut pas donner d’âge. On a l’impression qu’ils ont toujours été là. Ils possèdent en eux un savoir, une vérité, une évidence. Et ils n’ont d’autre raison d’être sur cette terre que de nous transmettre cette sagesse.
Jane Delespesse fait partie de cette tribu de “passeurs” et s’ils s’aident d’outils ou se forment à des pratiques pour accomplir cette noble tâche, c’est davantage leur “savoir-être” qui vous guidera dans l’accompagnement recherché.
Il y a quelques années, Jane a été transplantée, au sens le plus médical du terme. Mais quand on la rencontre, on ne peut s’empêcher de penser à une transplantation au sens le plus botanique du terme. Étriquée dans un pot devenu sans doute trop petit pour contenir ses belles racines, elle a été symboliquement “transplantée” pour croître dans un environnement plus adapté à son besoin de respirer à plein poumons, laisser grandir ses jolies tiges et laisser pousser ses belles feuilles…
Il est des êtres qui sont des survivants au sens “Cyrulnikesque” du terme. C’est ceux qui rebondissent sur les versants escarpés de la vie, se relèvent et marchent, droits comme des i vers leurs destinées. Jane en fait partie.
Pas étonnant que sa petite entreprise s’appelle Renaître, car le chemin de souffrance imposée par la maladie à cette petite fille, au départ fragile, est comme un cadeau qui lui a permis de trouver en elle un courage insoupçonné et a enrichi sa vision de la vie.
Le féminin, comme une évidence
En acceptant sa maladie, en la vivant au plus profond de ses cellules, au coeur de sa conscience, Jane a accepté de laisser mourir la petite fille fragile pour permettre à la femme apaisée et libre, de naître au creux de son être.
Cette force de vie glanée tout au long de cette épreuve, elle a eu envie de la transmettre. Sa propre histoire est devenue le terreau de développement et de compréhension de sa mission de vie : accompagner l’humain, et la femme plus particulièrement à traverser le plus sereinement possible des passages de vie.
Pour permettre à l’énergie féminine de réceptivité de circuler librement, Jane a recréé, selon un rite dans les anciennes tribus, Les Tentes Rouges, un espace sacré où elle invite les femmes à se relier à leur centre, à leur utérus, cette partie de leur corps qui se souvient de la sécurité primale (quand l’enfant est dans le ventre de sa mère). L’objectif est de montrer à la femme qu’elle a une très grande puissance en elle, qu’elle peut se reconnecter à la déesse qui est en elle. Et d’honorer chacune des femmes présentes.
Jane, à propos des rencontres sous la Tente Rouge “C’est à chaque fois de merveilleux moments hors du temps, qui apportent chaleur, bien-être, réconfort, énergie…nous partageons nos histoires, nos larmes, nos rires, nos silences…Ce sont les personnes dans la tente qui créent l’énergie de la tente. C’est un endroit non thérapeutique, plutôt de partage et de transmission. C’est une parenthèse hors du temps qui fait naître des sensations, un ressenti que la femme peut garder en elle, et repartir plus enrichie. Ressenti auquel elle peut se reconnecter dans sa vie quotidienne.
Sous la tente rouge, les femmes parlent d’elles-mêmes , de leur rapport aux hommes, de sexualité, posent des intentions, des demandes de guérison. Ces rencontres sont ouvertes à toutes les femmes dès l’adolescence, avec un soin particulier accordé à celles qui ont « leurs lunes ». Les autres femmes s’occupent d’elles car elles sont dans l’ »être » et non le « faire « . On se reconnecte à l’intuition, à la part sacrée de soi-même. On y chante, on y danse, on y joue des instruments de musique. On y brûle de la sauge, du paolo santo. C’est un lieu sacré, d’écoute et de transmission des différents rituels de passages des femmes, de la puberté à la ménopause, en passant, ou non, par la maternité.
Le défi des femmes aujourd’hui
Le souhait de Jane c’est que les femmes puissent se sentir « à la maison » dans leur vie. A leur place. Avec toutes leurs casquettes. Qu’elles trouvent un équilibre entre le « faire » et «l’être ».
Et Jane de développer sa pensée “Je crois qu’être une femme aujourd’hui, c’est avant tout être consciente de son histoire de vie, de sa lignée féminine : poids émotionnels, loyautés, secrets, maladies. Ensuite il est important de faire le tri, de se nettoyer de certaines choses pour pouvoir sortir de la fidélité familiale invisible et se libérer de cette lignée en faisant des choix conscients”.
Le rituel pour redonner du sens
Célébrer les petites et grandes étapes de la vie, c’est graver un passage dans la matière, c’est lui donner une dimension sacrée. On peut créer des rituels autour de la métamorphose de la jeune fille en femme, de femme en épouse et / ou en mère, autour du passage vers la ménopause, autour d’une séparation, d’un deuil… Tous ces rituels aident à grandir, à accéder à un nouvel état de conscience, de connaissance de soi.
Ritualiser la naissance, glorifier la parentalité
« La plus haute vocation de la femme est de conduire l’homme à son âme afin de l’unir á la source. La plus haute vocation de l’homme est de protéger la femme afin qu’elle soit libre de marcher sur la terre saine et sauve.”
Ce proverbe cherokee est un credo pour Jane qui l’inspire dans un autre pan important de son métier, celui de doula. Emprunté au grec ancien, le terme doula désignait la figure féminine qui, aux côtés de la sage-femme, se tenait près de la mère lors de la naissance de son bébé. Jane offre donc ici un accompagnement informatif, émotionnel, physique et surtout de coeur.
Dans sa mission de rééquilibrer le féminin et le masculin, elle travaille avec les 2 parents dans cette aventure si particulière de la parentalité pour les écouter, répondre aux milles questions et nettoyer les peurs et les croyances collectives autour de la naissance.
Elle propose ainsi un travail d’HypnoNaissance, 5 séances durant lesquelles Jane guide le couple dans l’apprentissage de techniques d’auto-hypnose et de relaxation profonde. Durant ces séances, le couple prend le temps d’analyser tous les sentiments liés à l’approche de la naissance du bébé, de se libérer de toutes ses angoisses. La doula suit les progrès et s’assure que le couple est prêt, détendu et confiant pour le grand évènement. Le féminin aujourd’hui.
Une femme en modèle
Quand on lui demande quelle est la femme qu’elle admire le plus, elle réfléchit quelques secondes et dans un souffle spontané confie : « C’est Amma. Je l’admire et elle m’inspire. C’est quelque part une représentation de la mère divine. Être serrée dans ses bras est un honneur pour moi. Amma incarne la capacité à « être ». C’est une déesse incarnée, et sa capacité à transmettre l’amour inconditionnel, la paix m’émerveille. Elle est très impliquée dans la défense des femmes partout dans le monde.”
L’être derrière l’accompagnatrice de vie
Mais au fond toi, qui es-tu, Jane ?
Pour rester dans son monde symbolique, j’ai demandé à Jane de se prêter à un petit portrait chinois.
Si elle pouvait être une partie du corps féminin, Jane serait l’utérus, pour pouvoir protéger, créer, trouver sa force intérieure.
L’élément de la nature qui symbolise le mieux son féminin ? Un arbre fruitier (un pommier par exemple…) au fil des saisons, qui est en hibernation, et puis bourgeonne, et puis donne des fleurs et des fruits.
Pour cette femme au destin particulier, le travail avec les femmes a changé sa perception de sa propre féminité. “Maintenant on me dit que je suis jolie et lumineuse.” s’étonne-t-elle presque. “C’est sans doute parce que je me sens à ma place, que ce que je fais me fait vibrer et me met en joie. »
Pour tout connaître sur sa pratique, rendez-vous sur le site internet de Jane
Laurence Bastin
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